
L’histoire de la Nike Air Max 95

Alors que tous les regards sont tournés cette année vers la VaporMax, Nike n’a pas oublié de renouveler l’un de ses classiques les plus controversés : la Air Max 95. Malgré son design si particulier que nous vous avons déjà présenté dans l’histoire de la gamme Air Max, la silhouette imaginée par Sergio Lozano a su perpétuer la tradition d’une longue lignée de chaussures à bulle amorcée en 1987 sous l’impulsion de Tinker Hatfield. A tel point que Nike a décidé de la relancer en grande pompe pour satisfaire les fans de la première heure et séduire les autres amateurs de sneakers désormais plus enclins à apprécier son look souvent jugé trop futuriste à l’époque de sa sortie.
Pour tenter de percer les secrets de la réussite de la Air Max 95, l’équipe de Sneaker Style s’est intéressé à son histoire. Des anecdotes entourant l’origine de son design à son retour sur le devant de la scène, vous saurez tout sur celle qui a révolutionné le petit monde des baskets de running. Vous êtes prêt ? Suivez le guide !
Les secrets de la réussite
Si l’histoire de la Nike Air Max 95 débute comme son nom l’indique en 1995, il faut remonter aux prémices de la gamme pour comprendre le contexte dans laquelle elle a été créée.
A l’origine de la gamme Air Max
Dans les années 80, la marque au Swoosh ne voit que par le basketball, un sport en plein boom sur lequel elle entend bien régner pour développer sa notoriété. Pour cela, elle s’est octroyée en 1984 les services d’un certain Michael Jordan, à qui elle proposa un fructueux contrat qui restera à jamais considéré comme l’un des plus grands coups marketing de l’histoire.
Mais à trop concentrer ses efforts sur le basketball, Nike va céder du terrain à ses concurrents dans l’univers du running. Ses dirigeants décideront alors de faire appel à Tinker Hatfield pour inverser la tendance. Bien qu’il fût embauché en 1981 en tant qu’architecte d’intérieur, celui-ci répondra avec brio aux attentes de la marque grâce à un concept à la fois inédit et osé : insérer une ouverture dans la semelle de ses chaussures pour offrir une vue directe sur la technologie Air-Sole. Inspirée de l’architecture du Centre Pompidou à Paris, cette ouverture fera son apparition en 1987 avec la Air Max 1 puis deviendra rapidement un symbole de la gamme désormais composée de plus d’une dizaine de versions différentes.
Une révolution à la fois technique et visuelle
Parmi celles-ci figure l’illustre Air Max 95. Imaginée quant à elle par Sergio Lozano, la AM 95 apparut sur le marché comme une véritable révolution technique et visuelle.
Dès la présentation de ses croquis initiaux, le designer se heurta aux critiques de sa hiérarchie et aux remarques de son prédécesseur. Celui-ci reprocha à Lozano le fait qu’il se soit trop concentré à son goût sur le look de sa chaussure, au détriment de ses caractéristiques techniques pourtant prépondérantes pour répondre aux besoins d’amorti et de confort des coureurs. Il lui aurait tout simplement demandé à ce moment-là : « D’accord, c’est un super design, mais quelle est ton histoire ? ». Une question qui ne laissa pas le père de la Air Max 95 indifférent puisqu’il revit sa copie dans la foulée pour parvenir à ce modèle que nous connaissons tous aujourd’hui.
Et quel modèle ! La Air Max 95 a marqué la fin des années 90 de son empreinte grâce tout d’abord à une révolution technique.
C’est effectivement la première Air Max à intégrer le système d’amorti Air-Sole à l’avant du pied en plus du talon. Sur le plan visuel, Lozano a cherché à se rapprocher de ce qui faisait le succès de Nike dans le basketball, à savoir un esprit moderne, pour ne pas dire futuriste, conformément à la demande de l’équipementier.
Dans des propos relatés sur le site officiel de Nike, il a affirmé avoir eu l’idée de ces lignes horizontales en observant le lac visible depuis la fenêtre de son bureau. Il se serait dit que ce serait formidable si ces baskets qu’il était chargé de concevoir pouvaient sortir de terre sur le même principe que l’érosion, comme un miracle. Il chercha alors à reproduire les stries que l’on peut observer sur les parois du Grand Canyon. Puis il les compléta d’autres lignes, cette fois verticales, pour imiter les fibres musculaires du corps humain après avoir lu un livre de la bibliothèque du siège du groupe américain. Un clin d’œil à l’anatomie humaine que l’on observe par ailleurs au niveau des lacets, sensés rappelés les cotes.
Pour ce qui est des couleurs, les clients ne disposèrent initialement que du coloris « Volt », une déclinaison composée d’un jaune fluo rappelant un néon qui contrastait avec un dégradé de gris choisi pour réduire la visibilité des tâches et des traces pouvant s’accumuler pendant la course.
L’art de cultiver la différence
L’autre raison qui obligea Lozano à modifier ses croquis de départ était l’absence totale du Swoosh, l’emblématique logo en forme de virgule inversée de Nike. Ce dernier croyait tellement en la force de son design qu’il était convaincu qu’il suffirait à identifier la marque. Mais cela n’était pas du goût de ses supérieurs. La suite, vous la connaissez : le designer du adapter son projet pour le doter du logo que l’on retrouve de ce fait inhabituellement petit à l’arrière de la chaussure. Qu’à cela ne tienne, cette différence notable combinée à un style en rupture avec les travaux de Tinker Hatfield marquèrent les esprits, ce qui joua en faveur de Nike. La Air Max 95 a en effet tout de suite plu aux jeunes générations, notamment en Europe et en Australie.
En 2005, le rappeur The Game lui déclarera son amour en chantant « I’ll kill you if you try me for my Air Max 95s » dans le titre « Hate It Or Love It ». On la verra à la même période aux pieds d’autres stars du hip-hop et célébrités telles que 2 Chainz, Big Boi, Eminem, The Game, Busta Rhymes, DJ Khaled, Nelly, T.I., T-Pain, Wale, Spike Lee, LeBron James, Kevin Durant, Floyd Mayweather, Jr. et J.R. Smith.
Autour de la Nike Air Max 95
Il faut généralement attendre des événements spéciaux pour que Nike fassent la promotion de ses produits streetwear. La marque au Swoosh a confirmé cette tendance en ne communiquant qu’à de rares occasions sur sa Air Max 95. Parmi celles-ci, on retiendra le Air Max Day 2015, qui s’est tenu comme tous les ans au mois de mars, et dans le cadre duquel elle a créé une campagne publicitaire très réussie à destination des sneakers addicts de Hong Kong. Avec l’aide de l’agence Ogilvy & Mather, qui a elle-même fait appel à des artistes locaux, Nike s’est offert une série de 5 illustrations réalisées pour le marché hongkongais. L’une d’entre elles, que vous pouvez découvrir ci-dessous, concernait la silhouette dessinée par Sergio Lozano.

Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.