A chaque fois que nous vous présentons une paire de baskets sur Sneaker Style, qu’il s’agisse d’une nouveauté ou non, nous veillons à bien revenir sur ses origines. C’est-à-dire où le modèle puise ses racines et quelles ont été les sources d’inspiration de son designer, ce qui nous amène bien souvent à opérer un retour sur les pistes de course, en tout cas pour les sneakers d’inspiration running. Cette démarche est indispensable pour bien déceler les subtilités de chaque design. Il s’agit également d’un moyen de vous rappeler que la plupart des fabricants restent avant tout des équipementiers sportifs pour qui la notion de performance a au moins autant d’importance que l’esthétisme.
L’histoire de la Nike Mayfly en est le parfait exemple.
L’histoire de la Nike Mayfly
Conçue dans le seul et unique but de servir les intérêts des coureurs de longues distances, la basket à l’apparence minimaliste est en réalité l’aboutissement d’un projet techniquement complexe que Bill Bowerman, co-fondateur de la firme de Beaverton, a parachevé en 2003. Entraîneur d’athlétisme par le passé et déjà auteur d’une des silhouettes les plus iconiques de Nike (la Cortez, ndlr), Bowerman a imaginé la Nike Mayfly comme une chaussure de course ‘’jetable’’, ou plus exactement ‘’éphémère’’. Sa désignation vient d’ailleurs de l’insecte du même nom qui l’a aussi inspiré pour définir le design si atypique de sa tige.
Pour mener à bien son projet, l’ancien coach de Tinker Hatfield à l’université de l’Oregon a misé sur des matériaux novateurs pour l’époque, à commencer par du nylon pour la partie supérieure de la chaussure, avec pour finalité d’atteindre une légèreté comparable à celle des ailes de ce fameux insecte. Pour la semelle, il a logiquement opté pour du Phylon. Il s’agit d’une structure composée d’air et de matière solide qui est très utilisée dans le monde du sport. Le problème, et non des moindres, c’est que ces deux matières sont aussi performantes que fragiles. Mais c’était dès le départ le parti pris du Bill Bowerman et de Nike qui ont joué sur la durée de vie limitée de la Mayfly pour développer un storytelling efficace.
Nike n’a en effet jamais caché le point faible de sa Mayfly à ses clients potentiels. Au contraire, du nom qui lui a été donné à son packaging, sans oublier la campagne publicitaire créée pour assurer sa promotion auprès des amateurs de running, la marque américaine a toujours fait preuve de la plus grande transparence. Bill Bowerman est même allé jusqu’à disposer des emplacements à l’arrière du panneau latéral extérieur de chaque pied pour permettre aux coureurs d’inscrire à la fois le temps de leur course, la date et l’endroit où celle-ci a été réalisée avant de renvoyer leur paire afin qu’elle soit recyclée. Quand on achetait la Mayfly, on savait ainsi clairement qu’on ne pourrait pas courir plus de 100km avec.
Mais ça, c’était avant. Avant que la culture sneakers ne s’en empare pour lui offrir une seconde vie dans la rue, aux pieds cette fois des amateurs de streetwear. Rassurez-vous, la Nike Mayfly a alors bénéficié des ajustements qui s’imposaient pour résister aux contraintes de la ville. Elle a même fait l’objet de plusieurs réajustements stylistiques, tout d’abord en se dotant d’imprimés au graphisme contemporain, puis en se déclinant dans de nouvelles versions dont la plus emblématique est sans aucun doute la Nike Mayfly Woven de 2013.
Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.