L’histoire de la Nike Air Max 98
Vous en possédez peut-être une paire, dans votre collection de baskets, ou au fin fond d’un placard où sont entreposées toute sorte d’affaires dont vous ne soupçonnez même plus l’existence. Très appréciée par les fans de Nike, et par tout sneakers addict qui se respecte, la Air Max 98 est bien plus populaire qu’on ne le pense. Pour autant, elle n’est pas rentrée dans le rang fermé des modèles classiques de la marque au Swoosh du jour au lendemain. Longtemps barrée par une concurrence interne, elle a dû attendre 2016 et une collaboration des plus prestigieuses avec SUPREME pour sortir la tête de l’eau et s’offrir une place de choix dans le catalogue de Nike.
Dans l’euphorie de son grand come-back en 2018, l’équipe de Sneaker Style vous invite à un voyage à la croisée du passé et du présent afin de découvrir ou redécouvrir l’histoire de la Nike Air Max 98. Une histoire aussi intéressante que surprenante qui vous permettra de tout savoir sur cette énième basket culte de l’équipementier américain.
De l’ondulation paisible à l’onde de choc ravageuse
Sortie comme vous vous en doutez en 1998, la Air Max 98 était sensée confirmer le renouveau de la gamme amorcée l’année précédente par Christian Tresser avec sa mythique Air Max 97. Pourquoi sensée ? Tout simplement parce que malgré ses efforts, Sergio Lozano, à qui on doit également la Air Max 95, n’a pas réussi à convaincre un public resté sous le charme de la Air Max Plus, un modèle officialisé seulement quelques mois plus tôt que l’on connait davantage en France sous le nom ‘’Requin’’, ou encore ‘’Tn’’. Le designer de Nike ne fut pas non plus aidé par la stratégie de la firme qui dévoilera la Air Max TL et la Air Max 120 dans la foulée de sa nouvelle création.Ajoutez à cela un prix de vente élevé pour l’époque et vous concevrez à votre tour que les conditions étaient loin d’être réunies pour contribuer au succès de la Air Max 98.
Quoi qu’il en soit, elle fait désormais l’unanimité. Et si on passait son design au crible pour tenter de comprendre pourquoi ?
Si vous les placez l’une à côté de l’autre, vous remarquerez rapidement les nombreuses similitudes qui subsistent entre la Air Max 97 de Christian Tresser et la Air Max 98 de Sergio Lozano. Unités d’air apparentes réparties sur toute la surface de la semelle, lignes en 3M distinctes sur l’empeigne, mini-Swoosh et système de laçage externe, tout y est ! Lozano s’est finalement contenté d’aller plus loin que son prédécesseur en faisant évoluer ce qu’on pourrait assimiler avec du recul à une ondulation paisible en une véritable ‘’onde de choc ravageuse’’, pour reprendre les termes employés par Nike dans sa description. Rappelons que Tresser avait effectivement cherché à reproduire l’onde de propagation d’une goutte d’eau dans une mare.
Pour accentuer l’agressivité du design de la Air Max 97, Lozano a opté pour un upper plus technique, conçue en cuir synthétique et en mesh, à l’avant duquel il a rajouté un deuxième Swoosh. Côté coloris, la Air Max millésimée 98 fut proposée d’emblée dans quatre déclinaisons : ‘’Deep Orange’’, ‘’Atlantic Blue’’, ‘’Cement/Citron’’, et, last but not least, le très prisé ‘’Varsity Royal/Comet Red’’ surnommé par la suite ‘’Gundam’’ en référence au manga japonais dont l’un des robots arborait les couleurs sur son armure. Sans surprise, c’est avec ce colorway que Nike a relancé sa Air Max 98 au mois de janvier.
Malgré son look ravageur, des coloris OG qui en feraient aujourd’hui craquer plus d’un et une mise à jour de son design apparue prématurément avec la Air Max 98 TL, la même année, la basket signée Sergio Lozano est passée presque inaperçue. Conformément à ce que nous expliquions en introduction, ce n’est que sous l’impulsion d’une collaboration avec SUPREME qu’elle a refait surface il y a deux ans.
Vers une suprématie incontestable
A moins que vous ayez passé vos deux dernières années coupé du monde, au fin fond d’une grotte ou échoué sur une île déserte, vous n’avez pas pu rater les Air Max 98 revisitées par SUPREME en 2016.
Fidèle à ce style résolument ‘’hype’’ dont elle cultive l’excellence depuis quelques années, la marque américaine de streetwear a apporté un côté branché, presque luxueux, à la basket de Nike, tout en conservant son esprit résolument sportif. Pour cela, elle a misé sur des coloris classiques – Sail, Black, Red et Silver/Navy – qu’elle a doté d’une superbe finition vernie, pour trois d’entre eux, et ‘’snakeskin’’, pour cette version ‘’Sail’’ devenue immédiatement culte grâce à son imprimé imitation peau de serpent. A l’arrière, SUPREME a remplacé l’inscription ‘’Air’’ par la mention ‘’World Famous’’ et a pris soin de personnaliser l’étiquette à ses couleurs, un détail loin d’être anodin au vue de la notoriété dont jouit son emblématique logo rouge et blanc.
Bien évidemment, toutes les paires ont été vendues dans les heures, voir les minutes suivant leur commercialisation. Et inutile de préciser qu’elles ne sont maintenant plus disponibles, à part sur eBay, si vous êtes prêt à casser votre tirelire.
En confiant à SUPREME les clés de sa stratégie pour relancer la Air Max 98, Nike a réalisé une fois de plus un coup de maître. La silhouette créée par Sergio Lozano s’est en effet offert un regain de popularité colossal grâce auquel elle peut maintenant prétendre à un avenir plus radieux. Une page importante de cet avenir s’écrira cette année, pour ses 20 ans, notamment dans le cadre de festivités qui débuteront par la réédition du fameux colorway ‘’Gundam’’.
Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.