Si vous demandez à n’importe quel fan de basketball quel est le meilleur joueur de tous les temps, il y a de fortes chances pour qu’il vous réponde Michael Jordan. Pourtant, cela fait maintenant 17 ans que le natif de Brooklyn a pris sa retraite sportive. Et depuis qu’il a quitté les terrains, d’autres joueurs de talent lui ont succédé dont un certain Lebron James qui a également signé un contrat à vie avec Nike. Le problème, si toutefois c’en est un, c’est que tous ces joueurs, aussi talentueux soient-ils, n’ont pas (encore) réussi à entrer définitivement dans la légende comme l’a fait MJ non seulement grâce à ses exploits, mais aussi à l’appui de la marque au Swoosh et de sa célèbre filiale. Sans cette dernière et ses emblématiques Air Jordan, l’ancien numéro 23 des Chicago Bulls ne jouirait sans doute d’ailleurs pas de la même aura, que ce soit sur les parquets de la NBA ou dans la rue.
SOMMAIRE
Air Jordan 1 vs. Nike Air Ship : quelle paire a réellement été bannie par la NBA ?
Parmi toutes ces silhouettes estampillées des Jordan Wings et/ou du Jumpman, il en est une qui a plus marqué l’histoire des sneakers que les autres notamment parce que c’est avec elle que tout a commencé en 1985. Elle, c’est bien évidemment la Air Jordan 1, un modèle dont tous les addicts possèdent au moins une paire dans leur collection.
La véritable histoire de la Air Jordan 1 débute en 1984, et plus précisément le 18 octobre 1984. Il s’agit de la date du sixième match de pré-saison de Michael Jordan qui a opposé sa nouvelle équipe des Chicago Bulls aux Knicks de New York. C’est au cours de cette rencontre pour la moins anecdotique que le jeune Michael Jordan a confirmé qu’il avait tout pour se faire sa place parmi les meilleurs, quelques mois seulement après avoir rejoint les rangs de Nike pour un montant de 2,5 millions de dollars sur 5 ans. La signature de ce contrat faramineux prévoyait entre autres la création d’une ligne de vêtements à son effigie et surtout celle de plusieurs chaussures signatures. Aussi surprenant que cela puisse paraître avec le recul, la première de ces chaussures n’a pas été finalisée à temps pour lui permettre de disputer le moindre match de préparation avec, y compris celui face à New York. Peter Moore, son designer, n’a en effet finalisé sa conception qu’à la fin de l’année 1984.
De ce fait, pendant la phase préparatoire des Bulls et leurs premières confrontations officielles, Michael Jordan a évolué avec un autre modèle, en l’occurrence la Nike Air Ship. C’est à partir de là que l’histoire de la Air Jordan 1 devient passionnante car, contrairement à ce que l’équipementier américain a voulu laisser croire à l’époque, c’est la Air Ship qui a en réalité été bannie des parquets par la NBA, et non la future icône de Peter Moore. Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler que la ligue de basketball américaine a longtemps imposé un dress code drastique aux franchises. Celui-ci obligeait leurs joueurs à chausser des baskets comportant un minimum de blanc, ce qui n’était apparemment pas le cas de tous les coloris de la Air Ship, dont l’énigmatique ‘’Bred’’, contraction de ‘’Black/Red’’ (cf. photo ci-dessus). En atteste la lettre envoyée par la NBA au vice-président de Nike Rob Stresser le 25 février 1985 pour l’informer que l’une des paires portées par Michael Jordan aux alentours du 18 octobre 1984, la date de ce fameux match contre New York, n’était pas conforme à ses règles vestimentaires.
Toujours est-il que la firme de Beaverton ne s’est pas démontée. Au contraire, elle a su retourner la situation en sa faveur en surfant sur l’interdiction prononcée par la NBA pour créer le buzz autour de sa Air Jordan 1 ‘’Bred’’, aka ‘’Banned’’, et ainsi promouvoir définitivement la silhouette de Peter Moore auprès du grand public. Dans une vidéo publicitaire que vous pouvez visionner ci-dessus, elle a clamé haut et fort que ses baskets créées le 15 septembre 1984 pour Michael Jordan avait beau avoir été interdites sur les parquets, rien n’empêchait les gens de l’acheter, et ce alors que le modèle incriminé par la NBA était en réalité la Nike Air Ship. Cela n’a pas non plus empêché le géant américain de laisser son poulain fouler les terrains avec sa paire prétendue bannie, mais uniquement pendant le All Star Game qui a eu lieu le 10 février 1985, et qui n’est de toute façon pas considéré comme un match officiel. Avant cela, Michael Jordan jouait donc avec des Air Ship puis avec des Air Jordan 1 dans leur mythique coloris ‘’Chicago’’. A noter enfin que les premières photos de His Airness en match officiel avec la Air Jordan 1 ‘’Bred’’ ont été prises en 1986, durant sa deuxième saison professionnelle.
Quid par conséquent des amendes de 5 000 dollars infligées à Michael Jordan et dont Nike s’est affranchie ?
Personne ne le sait vraiment, ou alors le secret est bien gardé de l’autre côté de l’Atlantique. Nous penchons plus pour la seconde hypothèse. Quoi qu’il en soit, on ne peut que s’incliner devant l’efficacité de la communication de Nike dans la mesure où elle a amplement contribué à rendre si populaire la Air Jordan 1.
Air Jordan 1 : un modèle taillé pour s’ériger au sommet du basketball
Quand on regarde la Air Jordan 1, on peut se demander comment la légende des Bulls et les autres joueurs de sa génération ont pu être si performants avec de tels modèles en cuir, beaucoup plus lourds et moins flexibles que les best sellers actuels, et que la plupart des stars d’aujourd’hui refuseraient par conséquent de porter sur les parquets. Il faut alors se remémorer le contexte dans lequel la AJ1 a été créée. En 1985, Nike n’était encore qu’un tout jeune équipementier qui n’avait réellement percé dans le basketball que trois ans auparavant, avec un autre modèle en cuir signé Bruce Kilgore : la Air Force 1. Le succès de cette dernière sur et en dehors des terrains a mis fin au règne des chaussures en toile et marqué le début de l’ère du cuir, plus à même de répondre aux besoins et aux attentes des basketteurs, notamment en termes de soutien. Autant dire que Peter Moore n’a pas hésité sur le choix des matières. Le cuir s’est en effet imposé comme une évidence. Pour le reste, il s’est contenté de faire évoluer le design de la Air Ship en apposant dessus un logo symbolisant la capacité de Michael Jordan à défier la loi de la gravité : les ‘’Jordan Wings’’. La Air Jordan 1 a par ailleurs hérité d’une semelle inspirée de celle de la Air Force 1, avec une unité d’air dissimulée dans son talon et un point de pivot circulaire disposé sur son revêtement extérieur pour assurer un meilleur maintien.
Et Dieu se déguisa en Michael Jordan
Des exploits, Michael Jordan en a accompli plusieurs avec ses Air Jordan 1. Il a d’ailleurs été sélectionné pour le All Star Game et élu ‘’Rookie of the Year’’ dès sa première saison professionnelle, ce qui en dit long sur la qualité de ses débuts en NBA. Mais le plus mémorable de ces exploits a sans contestation eu lieu lors de sa seconde saison avec les Bulls, le 20 avril 1986, au cours du match 2 des playoffs face aux Boston Celtics de Larry Bird. Durant la rencontre, l’ex-pensionnaire de l’université de Caroline du Nord a inscrit un total de 63 points, battant ainsi le record d’Elgin Baylor et poussant Larry Bird à déclarer après le match que Dieu s’était déguisé ce soir-là en Michael Jordan. Cela n’a pas empêché Chicago de s’incliner 135-131 et de se faire éliminer dès le premier tour des playoffs. Qu’à cela ne tienne, c’est à cet instant que Michael Jordan a forgé sa légende et celle de ses Air Jordan 1 ‘’Chicago’’.
Les coloris historiques de la Air Jordan 1
A l’instar de toute sneaker culte qui se respecte, la Air Jordan 1 a immédiatement été déclinée dans plusieurs coloris dits OG que nous vous proposons de découvrir ci-dessous.
Air Jordan 1 ‘’Chicago’’
Air Jordan 1 ‘’Bred/Banned’’
Air Jordan 1 ‘’Royal Blue’’
Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.