Nike et Virgil Abloh ont débuté leur épisode collaboratif sur les chapeaux de roues, avant même que le jeune créateur ne visite le siège mondial de la société. Alors adolescent, Abloh avait effectivement pris l’habitude de retrouver ses amis dans sa ville natale de Rockford, dans l’Illinois, pour dessiner les premières images des baskets qui deviendront, par la suite, des pièces iconiques pour les sneakers addicts et un succès marketing incontestable.
« Les Air Jordan étaient comme une sainteté pour nous », raconte l’intéressé. « Nous étions des fans inconsidérés des éditions de Michael Jordan. L’ancien arrière des Bulls était un demi-dieu pour moi ». Mister Abloh affirme, à ce jour, qu’il a puisé et puise toujours ses ressources et sa créativité principalement dans les années 90.
Aux prémices d’un succès artistique planétaire
Si la collaboration entre celui qui sera par la suite diplômé d’architecture et la marque au Swoosh s’est révélée si fructueuse, ce n’est pas uniquement grâce à cette inspiration légitime.
Virgil Abloh est un travailleur à la fois déterminé, acharné et inspiré qui transforme tout ce qu’il touche en or. Il a notamment été nominé en 2011 pour le Grammy Award de la meilleure pochette d’album suite à son travail réalisé sur « Watch the Throne », l’album de Jay-Z et Kanye West, et fondé l’année suivante son propre label de streetwear, Pyrex Vision, à partir duquel naîtra son autre label majeur, Off-White, en 2014 à Milan.
C’est par l’intermédiaire de ce label Off-White que Virgil Abloh s’associera avec Nike au mois d’octobre 2016 pour sortir une série de 10 baskets principalement inspirées des silhouettes les plus emblématiques de l’époque et qui seront logiquement proposées en édition limitée.
S’en suivra ce que l’équipementier considère comme l’un de ses partenariats les plus influents de son histoire, surtout de manière aussi rapide. Il n’aura en effet fallu que 10 mois au natif de Rockford pour confectionner l’ensemble des pièces qui composent sa collection. Baptisée en toute simplicité « The Ten », celle-ci se répartie à travers deux chapitres intitulés « Revealing » et « Ghosting », dont la conception a suivi un schéma technique minutieusement établi par l’architecte reconverti.
Les dessous de la collection Off-White x Nike
Les premières baskets sur lesquelles Virgil Abloh va travailler sont la mythique Air Jordan 1, la Air Max 90 de Tinker Hatfield, la Presto, la VaporMax et la Blazer, en version mi-haute. Leur particularité repose dans leur Swoosh positionné selon une méthode de customisation basée sur la déconstruction. On recensera très tôt dans ses créations les prémices d’une véritable combinaison artistique et technique qui constituera très vite sa marque de fabrique.
Virgil Abloh va aller plus loin dans son travail de personnalisation des baskets Nike en dédicaçant chacune de ses créations avec diverses signatures, comme pour rendre hommage aux équipes créatives de la mania Nike.
Parmi celles-ci, on retiendra évidemment ses inscriptions manuscrites en noir ou blanc apposées à différents endroits de ses chaussures. C’est lors de sa visite du siège de la firme américaine situé à Beaverton, dans l’Oregon, qu’il en aurait eu l’idée. Entre deux couloirs, il aurait aperçu un designer en train de personnaliser une paire de Air Force 1 avec un marqueur noir, une scène a priori anodine sous le charme de laquelle il tombera aussitôt pour créer cette griffe simple, mais ô combien efficace, qui représente un gage de qualité et surtout d’exclusivité pour tous les amoureux de baskets.
La dernière partie de la collection, « Ghosting », est tout aussi époustouflante. On y retrouve une nouvelle fois des modèles emblématiques tels que la Converse Chuck Taylor, la Nike Zoom Fly SP, la Air Force 1 Low, la Hyperdunk React et l’incontournable Air Max 97 de Christian Tresser. Dans une finition translucide que l’on pourrait interpréter comme un clin d’œil à Hatfield, à qui on doit le fameux coussin d’air apparent de la Air Max 1, Virgil Abloh achèvera son œuvre aussi bien qu’il l’a commencée : en délivrant un message révélateur. Nike serait-il le nouvel influenceur du sport et du design contemporain de demain ?
« Ce que nous avons fait révèle une véritable transition sur le monde de la sneaker, et même plus gigantesque que la culture design » confiera Abloh, un an après le carton médiatique et économique de sa collection. Pour les fans de la première heure et les spécialistes, la dizaine de chaussures créée par l’ancien étudiant en architecture s’installe tout simplement au même niveau que La Joconde ou qu’une sculpture de David.
A quoi doit-on s’attendre pour l’avenir ?
Aujourd’hui âgé de 36 ans, Virgil Abloh collabore avec les plus grandes marques, qu’elles évoluent dans la mode comme Nike, Levi’s, Vans, ou dans des univers totalement différents comme le leader suédois du mobilier IKEA.
Malgré ses multiples collaborations avec ces puissantes enseignes qui aspirent à produire toujours plus et toujours plus vite pour gagner un maximum de parts de marché, le créateur polymathe originaire du Ghana ne se gênera pas pour revendiquer sa foi en l’originalité. Virgil Abloh est effectivement un fervent défenseur des modèles en édition limitée et il tient à le faire savoir. Il apparente la créativité à un moyen de se distinguer. C’est indiscutablement ce qui fait sa force et c’est pour cela qu’il croule sous les sollicitations.
Le fondateur d’Off-White a d’ores et déjà d’ailleurs prévu de remettre le couvert avec Nike en 2018. De nouvelles créations ont fuité, à commencer par la Nike Air Force 1 Black et la Air Jordan 1 White que vous pouvez découvrir dès maintenant sur Sneaker Style.
Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.