The evolution of visible air
Nous aurions pu traduire le titre de notre article en français mais il faut bien avouer que ça aurait été beaucoup moins classe. Et puis on s’est dit que vous étiez au moins aussi doué que nous avec la langue de Shakespeare (si, si, il était anglais). Quoi qu’il en soit, vous avez bien compris que c’est de Nike dont nous allons parler ici, et plus précisément de son système d’amorti Air, sans doute la technologie la plus révolutionnaire insérée à ce jour dans une paire de baskets.
Dans cette optique, nous allons réaliser un petit saut dans le passé d’une quarantaine d’années afin de retracer comme il se doit les origines de cette technologie. Vous êtes prêt, c’est parti !
Aux prémices de la technologie Air : la conquête du running
A la fin des années 60, personne ne connaissait Nike ni son célèbre Swoosh. Pour cause, la marque américaine n’a vu le jour officiellement qu’en 1971, même si ses deux fondateurs, Phil Knight et Bill Bowerman, avaient déjà un pied dans le monde de la chaussure de sport depuis quelques temps (voir l’histoire de Nike pour en savoir plus).
De la Cortez à la Tailwind
La donne va très vite changer pour la firme de l’Oregon qui va lancer la Cortez dès l’année suivante, en 1972 donc. Lors des Jeux Olympiques de Munich, celle qui reste considérée à ce jour comme la toute première basket de Nike va amplement contribuer à la popularisation du Swoosh, permettant ainsi à l’équipementier de se faire une place dans l’univers du running sur lequel régnaient jusqu’ici ses deux rivaux éternels, adidas et PUMA.
En quête permanente de performance, Nike va chercher à améliorer sa Cortez. De cette quête naîtra notamment la Waffle Trainer en 1974, une silhouette équipée d’une semelle en caoutchouc gaufré directement inspirée de celle de la Cortez. Bien que très appréciée par les coureurs de l’époque, cette dernière ne suffira pas à écarter définitivement la concurrence allemande.
Heureusement pour Phil Knight et Bill Bowerman, Frank Rudy tapera à leur porte en 1977, après avoir essuyé le refus des frères Dassler, pour leur proposer d’exploiter une technologie novatrice. Développée par la NASA, où Rudy était autrefois ingénieur, cette technologie consistait à recourir à des cellules de gaz inspirées de celles utilisées sur les combinaisons des cosmonautes pour offrir aux coureurs un amorti plus souple et durable. Au contraire de la mousse, l’air a en effet l’avantage de ne pas déformer au fil du temps.
C’est dans la Tailwind, au cours du marathon d’Honolulu en 1978, que la marque de Beaverton expérimentera ce système innovant. Il était alors masqué, sous le talon.
Naissance de la Nike Air Max
Malgré le succès de la Tailwind qui fut commercialisée à grande échelle en 1979, l’utilisation de l’air restera marginale jusqu’à la fin des années 80.
En passe de perdre son leadership sur le marché du running, Nike fera appel aux services de Tinker Hatfield, un ancien perchiste coaché par Bowerman à l’Université de l’Oregon qui rejoignit les rangs de la multinationale en 1981. Pour l’aider à se relancer, Hatfield puisera l’inspiration dans l’architecture, son domaine de prédilection. C’est pendant un voyage à Paris que lui viendra effectivement l’idée de rendre l’air visible, comme le cœur des fondations du Centre Pompidou. En parallèle de cette volonté de dévoiler les entrailles de sa chaussure, le tout jeune designer cherchera à maximiser la place de l’air, d’où le nom Air Max, pour « maximum air », attribué à son projet et dont la toute première itération sera officialisée en 1987.
La seconde phase majeure de l’ère de l’air visible (désolé, on se rend compte après coup que c’est difficile à prononcer) sera amorcée en 1990 par ce même Tinker Hatfield. Visuellement plus agressive que sa petite sœur, la Air Max 90 sera par ailleurs dotée d’une ouverture logiquement plus grande dans une semelle abritant un coussin d’air lui aussi plus imposant. Rebelotte en 1991, avec la Air Max 180, créée cette fois en collaboration avec Bruce Kilgore, le père de la Air Force 1, puis en 1993, avec la Air Max 93. Pour la petite histoire, on précisera la Air Max 270, l’une des toutes dernières silhouettes conçues par Nike, s’inspire grandement de ces deux versions.
L’héritage de Tinker Hatfield
En 1995, Tinker Hatfield passera le relais à Sergio Lozano. Ce dernier marquera également l’histoire de la Air Max de son empreinte en introduisant des unités d’air visibles pour la première fois à l’avant du pied. Deux ans plus tard, Christian Tresser marchera dans ses pas en renouvelant l’initiative de son prédécesseur, tout en poussant le concept encore plus loin avec un design inédit correspondant à ses propres aspirations. Toujours très populaires aujourd’hui, les Air Max 95 et 97 ont ouvert la voie à la concrétisation du dessein initial d’Hatfield, à savoir, insérer un maximum d’air clairement apparent dans la semelle de ses baskets. Il n’y a qu’à voir la Air Max 360 de 2006, la Air Max 2015 ou encore la VaporMax pour s’en convaincre.
La VaporMax, parlons-en. Dévoilée en 2016, la sneaker déjà culte de Nike est un véritable OVNI tant sur le plan visuel que technique. Avec sa semelle intégralement composée de coussins d’air encapsulés dans des ergots directement reliés à la tige, elle figure probablement à dix-mille lieux des rêves les plus fous de Tinker Hatfield pour incarner le futur de la gamme Air Max.
Infographie : l’évolution de l’air visible sur les baskets Nike depuis 1987
Fan inconditionnel des premières Air Max et des Jordan rétro, j’ai créé Sneaker Style en 2016 pour vivre pleinement avec vous ma passion pour les sneakers et son univers.